Les citoyens de Saint-Pétersbourg seront prochainement
appelés aux urnes pour élire le prochain maire de la ville -
appelé ici « gouverneur. Le maire sortant, Vladimir Anatolivitch
Ïakovlev, s’efface sans gloire – disons plus exactement que
le Kremlin l’a aimablement invité à libérer le
siège en lui confiant en contrepartie un poste à Moscou. Un enterrement
politique sans fleurs ni couronnes. On dit qu’il a beaucoup fait pour
rendre la ville plus « humaine », plus facile à vivre pour
ses habitants. On le présente comme un homme laborieux qui ne perdait
pas son temps sous les projecteurs des médias. En cela, il a commis
une petite erreur car ici, les carrés des épaules, durs et modestes
au travail, ça ne plait pas trop, on préfère les gens
qui ont du charisme, qui flambent, causent bien et promettent monts et merveilles
à leurs électeurs. Mais de quoi j’me mail, après
tout c’est pas mon affaire ! Je noterai simplement que pour la première
fois dans l’histoire de la cité impériale, une femme sera
candidate. Elle se nomme Valentina Matvienko. Ses relations avec Vladimir
Poutine semblent lui assurer un grand avenir.
Jusque-là, la campagne de la plupart des prétendants au titre
avait pris une tournure légèrement xénophobe contre
les Caucasiens - des Russes non slaves pour faire court. Mais la candidature
récente d’une femme au poste de maire est venue tout bouleverser.
Un des candidats, dont je tairai le nom, semblant bénéficier
d’importants moyens financiers, inonde la ville de tracts et de grandes
affiches s’étalent sur les panneaux publicitaires dont le thème
central est : « Gouvernateur c'est un travail d’homme
». Voilà comment, par une pensée « originale »,
on se donne toutes les chances de passer à la postérité...
Saint-Pétersbourg le 14-09-2003