Deux frileux dans l'hiver
russe Une personne de mes connaissances en Normandie
me demanda un jour de lui faire découvrir la Russie en hiver. En décembre,
à la descente de l'avion, c’était déjà un hiver
très hivernal.. Nous devions ensuite effectuer un trajet de 3 ou 4 km à
pied pour nous rendre chez nos hôtes. Le thermomètre indiquait
près de moins vingt degrés, et le vent soufflait un peu fort, transperçant
nos vêtements comme avec des lames de rasoir. Avançant tête
baissée et luttant contre les éléments naturels, je le
précédais de quelques mètres, nos pas crissaient sur
la neige gelée quand, soudain, derrière moi, je n’entendis
plus rien….Mon compagnon s’était adossé et à
moitié affaissé sur le mur d’un immeuble et murmurait
à répétition : «je vais mourir de froid dans
ce putain de pays». Moi, tel Saint-Martin - et mieux que lui car
je n’avais pas de cheval - je lui offris mon manteau pour le réchauffer
ainsi que mon antique chapka. C’est ainsi que je l'ai peut-être
sauvé d’une mort probable bien qu'incertaine... Depuis cette
aventure glaciale, rentré en France, il a immigré dans des contrées
plus chaudes. A mon avis, c’ti là, l’avait pas beaucoup
de sang viking dans les veines ! le 08/08/2002