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    C’était je crois en 2001 ou début 2002. Depuis peu de temps je vivais paisiblement ma retraite dans l’ancienne capitale de la Russie, Saint-Pétersbourg, où j’occupais mon temps à observer la vie ici et à donner des cours d’Histoire dans un lycée russe.

    Chaque année, le Consulat de France de Saint-Pétersbourg, à l'intention des fonctionnaires français en mission, citoyens russes de langue française , enseignants russes de la langue française, enseignants de l'Institut Français, du Collège Français, du Centre de Langue française, de l'Alliance française, etc.. organise une manifestation culturelle très courue : une épreuve de langue sous forme de "dictée Pivot".

    Dans cette grande salle de spectacle de la Maison Pouchkine bondée de compétiteurs impatients d’en découdre, je me sentais plutôt esseulé. Arrivant sur la scène, notre Consul de France indiqua que la dictée de cette année serait le texte "Notre Dame de Paris" de Victor Hugo. Dès l’énoncé de la première phrase, je compris qu’il s’agissait en fait d'un extrait non pas de " Notre Dame de Paris " mais de "Les Misérables". Je tentai de signaler la confusion mais fus invité au silence par mes voisins... Notre Consul resta également imperturbable devant mes gesticulations. La dictée se déroula donc normalement.

    Après les corrections par un comité composé de nos meilleurs lettrés français résidant à Saint-Pétersbourg, les rédacteurs compétiteurs ayant reçu les dix meilleures notes furent appelés un par un sur la scène afin de recevoir leur prix ainsi que les félicitations du Consul de France. A mon grand étonnement, je fus appelé le dernier, compte tenu que j'avais été désigné comme étant le premier... Le Consul me félicita en me remettant le premier prix : j’avais commis une seule petite faute.

    Surmontant ma timidité habituelle, je pris possession du micro et, m'adressant à notre Consul, je lui déclarai En vous écoutant présenter ce texte comme un extrait de « Notre Dame de Paris », j’imaginais Esméralda poursuivie par l’impitoyable inspecteur Ja.... Soudain, un trou de mémoire stoppa net mon élan m’obligeant à interrompre ma phrase au moment de prononcer le nom de ce célèbre et détestable inspecteur Javer…C’est alors que, se trouvant derrière moi sur la scène, et constatant mon trouble, un fonctionnaire français détaché en Russie me souffla à l’oreille « Inspecteur Javel » ! Décapant non ?