En France également, les personnes riches qui ne «peuvent» pas payer l’impôt sur la fortune sont bien à plaindre.... Rien de plus insupportable que de devenir riche malgré soi. La pauvreté, c’est la même chose. Mais les riches «malgré eux» ont toujours la possibilité de s’expatrier à Miami, à Los-Angeles, aux Bahamas ou dans les îles « crocodile ». Certains téméraires vont jusqu’à s’expatrier en Chine, temple du socialisme devenu - ô paradoxe ! - paradis des nouveaux capitalistes. Cependant, à n’en pas douter, les Russes pauvres, pour se soustraire au paiement des « services communs », ne possèdent pas de telles possibilités et ainsi, de mois en mois, leur dette augmente à tel point qu’ils n’osent plus regarder le chiffre mentionné au bas des avis de relance.
Aussi, pour les contraindre à rendre gorge, on a remis en vigueur « la mise au ban public ». C’est un truc génial qui date du Moyen Age. Très simple et radical : sur les portes des immeubles, on affiche dorénavant la listes des occupants qui ont des arriérés de paiement de «communalny slujby ». Les noms et adresses, les dates et montants des sommes dues y sont soulignés. En Russie, non seulement on a du pétrole mais on a aussi des idées dont le caractère humaniste n’échappe à personne...
Transposons ce système génial en France, sachant que chaque année, plusieurs centaines de familles s’expatrient pour ne pas payer l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune). Les pouvoirs publics français pourraient dorénavant mettre ces personnes à l’index en affichant le montant de leur fortune soumise à l’ISF sur les portes des immeubles du 16 ème arrondissement, de Neuilly et autres lieux de misère. Sans manquer de leur rappeler que dans cette dénomination il y a « S » pour «Solidarité ».
J’espère que, sur ma prochaine feuille d’impôt, le Fisc français saura me tenir gré de cette proposition en m’accordant une substantielle réduction afin d’éviter de trouver prochainement mon nom également affiché sur le portail de ma résidence française vide de tout occupant depuis des années.
Saint-Pétersbourg le 23 septembre 2005