Attentif aux choses qui m'entourent, je suis assez fier d'avoir inventé un nouveau type de gouttières non effondrables qui va révolutionner l'urbanisme en Russie. D'après mes calculs ce sont plusieurs millions de roubles qui vont être économisés chaque année pour la seule ville de Saint-Pétersbourg.
Cependant, j'ai aussi mesuré les pertes de revenus salariaux que le développement de cette invention pourrait créer. Peut-être plusieurs centaines d'emplois pour la seule ville de Saint-Pétersbourg et des milliers pour les activités annexes : fabrication, stockage, transport, pose, administration, gestion, etc… Alors me vient soudain comme une hésitation. Mon invention ne va-t-elle pas aboutir à l'inverse de l'effet recherché ? Alors que le P.I.B. a repris une constante progression depuis trois ans, ne vais-je pas contribuer à casser la relance en Russie?
Faisons un parallèle avec la France. Si l'on inventait un système qui permettrait d'arrêter l'hécatombe des accidents de la circulation sur les routes le week-end, ce sont des milliers d'ouvriers fabricants des voitures et pièces automobiles, des milliers de mécaniciens et carrossiers que l'on enverrait au chômage. Sans compter les salariés des compagnies d'assurance, les ambulanciers, les employés des hôpitaux, etc dont l'activité connaîtrait un sérieux ralentissement. Avec mon procédé de fabrication de gouttières non "effondrables" puis-je prendre le risque de déclencher ici une nouvelle Révolution d’Octobre ?.
Par avance, je le fais donc savoir à Valodia, l'actuel locataire du Kremlin : je dévoilerai mon invention lorsque les éventuelles conséquences sociales auront été prises en compte. En ce qui me concerne, je ne demande rien, pas un seul kopek. Je voudrais seulement que l'on inscrive plus tard sur ma tombe :"Ici gît le roi des gouttières". Petite requête supplémentaire : je veux ma tombe dans les murs du Kremlin, à côté du mausolée de Vladimir Illitch. C'est ça ou rien ! Saint-Pétersbourg. 04/05/2002
Les photos ci-dessus prises entre 2001 et 2013 viennent illustrer que la situation des descentes d'eaux pluviales en Russie ne cesse de s'aggraver.