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    Depuis janvier 2003 je m'étais donc donné l'objectif de retrouver la statue de Jeanne d'Arc à Kronstadt. De cette statue offerte par la France à la Marine impériale russe en 1891, je possédais seulement une photo. Après trois ou quatre voyages dans cette ile base militaire navale située à une vingtaine de km de Saint-Pétersbourg, des renseignements mêlés de fausses et vraies informations, des informations truffées d'incohérences, c'en devenait désespérant. D'autant plus qu'en juillet 2006, un conservateur de musée m'affirmait que la statue de la pucelle est disparue depuis 1928 lors d'une exposition au Musée Russe. Peut-être vexée par ce déplacement, aurait-elle pris la poudre d'escampette et serait-elle retournée au triple galop à Domrémy ?

    Après de longues recherches, j'ai enfin vu aboutir mes efforts. Dans cette Maison des Officiers, à quelques encablures de la base militaire, Jeanne était là, fièrement hissée sur les étriers d'un fringant destrier et tenant dans sa main droite la hampe d'un drapeau. Jeanne.

    Pour le Contre-Amiral de la base navale ce fut une surprise. L'effet de surprise aidant, je suis autorisé à prendre des photos de la dite statue de Jeanne d'Arc. Le bronze, imposant, semble être à l'échelle 2/3. Sur le socle, gravée en gros caractères, la signature d'Emmanuel Frémiet célèbre par ses statues équestres de Jeanne d'Arc, notamment celle de la rue de Rivoli à Paris.

    En juin 2008, me rendant une nouvelle fois à Kronstadt, je suis de nouveau entré dans la Maison des Officiers de la marine de Kronstadt car il s'y trouve également un bon restaurant. Mais je n'ai pas été autorisé à rencontrer de nouveau Jeanne d'Arc. Gardée prisonnière ou volontairement recluse ? Peut-être ne souhaitait-elle pas rencontrer de nouveau un de ses compatriotes qui, à une certaine époque, l'ont livrée aux Anglais... Entre la place du Marché à Rouen et Kronstadt, peut-être a-t'elle choisi définitivement les bords de la Baltique ?

    Kronstadt le le 8 décembre 2008